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Les neurosciences et la pédagogie, un « mariage » prometteur mais attention aux mythes !


Les neurosciences peuvent–elles sauver l’école titrait le supplément Science et Médecine du Monde daté du 23 mai 2016.

Les difficultés rencontrées par l’institution trouveraient-elle dans les recherches sur le fonctionnement cérébral une aide salutaire ?

C’est ce que laisserait penser quelques titre choc de magazines., ….et il serait tentant de se reposer sur une recette miracle annoncée.

Heureusement, face à cet attrait exercé par la neuroéducation ( mariage des sciences cognitives et éducatives) dans la communauté enseignante et au delà, des analyses sérieuses sont proposées notamment par les Cahiers pédagogiques ( voir le dossier Neuroscience et pédagogie dans leur numéro de février) et par Les Savanturiers - CRI lors de rencontres entre chercheurs et enseignants organisées avec le CRAP comme celle du 28 mai dernier où, un samedi matin à 9h, se pressaient de nombreux enseignants et chercheurs heureux d'échanger ensemble.

A cette occasion l’équipe des Savanturiers menée par Ange Ansour a présenté le futur MOOC « », premier MOOC pour enseignants Dès le 6 octobre, reposera deux parcours, un parcours en 9 semaines pour se former au modèle de l’éducation par la recherche appliqué aux neurosciences et un parcours sur 22 semaines permettant de monter un projet tout au long de l’année scolaire et de la partager sur la plateforme viaéduc.

Les nouvelles technologie permettant de démontrer la plasticité cérébrale, les travaux de recherche en neuroscience foisonnent et

le champ de la neuroéducation est important.

Ainsi les travaux de l’équipe de Stanislas Dehanne de l'unité -Inserm-CEA de neuro-imagerie cognitive à Saclay dans Essonne, ont permis de mieux comprendre, grâce à des examens en IRM pendant l’apprentissage, les régions du cerveau activées et les mécanismes neuronaux mis en oeuvre. Des études de pointe qui ont des applications concrètes dans l’apprentissage de la lecture et dans l’appréhension des quatre processus engagés dans l’apprentissage que sont : l'attention, l'engagement actif de l'apprenant (par des autoévaluations et des contrôles réguliers des acquisitions), le feedback (ou retour d’information, le cerveau ayant besoin de faire des erreurs pour progresse) et enfin l'automatisation (grâce à la répétition quotidienne des apprentissages et grâce au sommeil, qui les ancre). Des vidéos des conférences de Stanislas Dehanne présentant ces recherches sont visibles sur le site du collège de France.

le Laboratoire de psychologie du développement et de l'éducation de l'enfant (LaPsyDE), à la Sorbonne dirigé Olivier Houdé concentre ses recherches sur le contrôle inhibiteur ou la résistance aux automatismes. Nous avons tous des automatismes qui nous amènent à commettre des erreurs systématiques ( par exemple mettre un pluriel après un « les » ) Il faut donc apprendre à résister à ces heuristiques ( automatismes) pour faire appel à un raisonnement plus lent qui mobilise le cortex préfrontal. C’est ce qu’étudie les équipes d’olivier Houdé avec des classes de primaire en s’appuyant sur les examens d'imagerie du cerveau, des tests neuropsychologiques et cognitifs…

(Une analyse approfondie de ces travaux est disponible ici)

Les échanges et collaboration entre chercheures et enseignants se développent. Pascale Toscani, directrice de recherche du GRENE (Groupe de R-Recherche en NeuroÉducation) établit des partenariats avec des établissements afin de développer des applications concrètes et de nourrir recherche et enseignement pour progresser.

Les formations se développent. Ainsi Pascale Toscani propose des formations universitaires ( DU "Neurosciences et apprentissages tout au long de la vie") à l’UCO d’Angers et Eric Gaspar, professeur de mathématiques converti aux neurosciences, développe un programme de formation auprès des enseignants, L'objectif : " Rassembler et présenter la synthèse des dernières avancées des recherches en neurosciences qui permettent de mieux réussir, plus facilement et avec plus de plaisir, tout apprentissage. "

Mais les scientifiques invitent aussi à la prudence face aux limites des neurosciences et aux dangers de ce qu’ils appellent des neuromythes avec des « recettes » à donner aux enseignants pour optimiser les acquisitions. Bruno della Chiesa,, chercheur qui fait autorité sur le sujet dénonce ces idées simples (le brain gym,l’utilisationde 10% de notre cerveau …) qui sont bien plus simples à comprendre que les avancées scientifiques et qui sont développées par des neurocharlatans.

" Nous pensons que les connaissances -récentes sur le cerveau peuvent être utiles, mais ne prétendons pas révolutionner la pédagogie, prévient d'emblée Francis Eustache, qui dirige l'unité Inserm " neuropsychologie et imagerie de la mémoire humaine ", à l'université Caen-Normandie. ( le Monde)

Prudence donc mais pour les enseignants la neuroéducation ou neuropédagogie s’annonce passionnante pour interroger, nourrir et renouveler nos pratiques au service de tous les élèves mais peut être plus particulièrement auprès des enfants atteints de troubles « dys », de troubles autistiques …dont les difficultés et les souffrances pourraient être soulagés.

L’alliance des neuroscience et de la pédagogie est donc une bonne nouvelle !

Les neurosciences peuvent-elles sauver l’école ?

Dossier du numéro 527 des Cahiers pédagogiques "Neurosciences et pédagogie"

Résumé de la conférence du 28 Mai sur les thèmes des Neurosciences et de la Pédagogie sur la timeline Twitter:

lien vers le MOOC neurosciences à l'école : https://www.fun-mooc.fr/courses/USPC/37004/session01/about

lien vers les conf du collège de France http://www.college-de-france.fr/site/stanislas-dehaene/

Pascal Toscani

Francis Eustache (Odile Jacob).

Lien vers Neurosup www.neurosup.fr


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