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A la veille de la journée du droit des femmes , le ministère de l'EN et l'OCDE dressent le bilan des

Des filles plus littéraires et studieuses, des garçons plus scientifiques et moins scolaires… Le rapport annuel « Filles et garçons sur le chemin de l’égalité », publié par le ministère de l’éducation nationale vendredi 6 mars − deux jours avant la Journée internationale des droits des femmes −, montre que ces représentations traduisent la réalité.

Les filles réussisent mieux que les garçons à l'école

Si les inégalités de réussite, de niveau d’études et d’orientation entre les sexes se sont réduites au cours des dernières décennies, de forts écarts persistent. D’abord, les garçons réussissent moins bien que les filles. Le rapport du service statistique du ministère est formel : globalement, les filles obtiennent de meilleurs résultats. 87 % d’entre elles réussissent le brevet, contre 82 % des garçons. Elles sont 89 % à décrocher le baccalauréat, contre 85 % des garçons, et même 23 % à obtenir une mention « bien » ou « très bien » (contre 19 %).

Outre les résultats aux examens, d’autres chiffres viennent attester de l’avantage des filles tout au long de la scolarité : elles redoublent moins, décrochent moins, sont scolarisées plus longtemps et finissent par être plus diplômées : 31 % d’entre elles obtiennent un diplôme allant de la licence au doctorat, contre 24 % des garçons. À l’inverse, les garçons sont plus nombreux à sortir du système scolaire sans diplôme ou seulement le brevet : 18 %, contre 12 % chez les filles.

Une différence partagée par les pays de l'OCDE

De ce point de vue, la France ne se distingue pas des autres pays de l’OCDE. L’organisation de coopération et de développement économique a également publié un rapport sur le sujet le 5 mars. Se basant sur son enquête PISA, réalisée tous les trois ans auprès des élèves de 15 ans, l’institution internationale pointe globalement une « insuffisance de la performance des garçons ». Ainsi, en 2012, 14 % des garçons et 9 % des filles n’avaient pas atteint le « seuil de compétence PISA » dans les trois domaines évalués : mathématiques, sciences, compréhension de l’écrit.

Un écart que l’OCDE tente d’expliquer par des différences de comportements, d’engagement vis-à-vis de l’école, d’activités privilégiées par les uns et les autres en dehors du temps scolaire. Par exemple, les garçons de 15 ans consacrent en moyenne une heure de moins par semaine que les filles aux devoirs (5,5 heures, contre 4,5). Ils passent en revanche plus de temps devant Internet, les ordinateurs et les jeux vidéos ; ils lisent moins. Il leur arrive plus souvent de sécher les cours et d’arriver en retard.

Le poids des stéréotypes

Faisant référence à plusieurs études, l’OCDE met en avant le poids des stéréotypes sociaux. « Pour de nombreux garçons, il n’est pas socialement acceptable de montrer leur intérêt pour le travail scolaire, peut-on lire dans le rapport. Ils s’approprient un modèle masculin véhiculant le non-respect de l’autorité, du travail scolaire et de la réussite dans le cadre institutionnel. Pour ces garçons, il n’est tout simplement pas "cool " de réussir à l’école. »

À regarder de plus près les résultats selon les disciplines, il apparaît que le gros point fort des filles est la lecture. En France, l’écart de réussite en leur faveur en compréhension de l’écrit est considérable, selon l’enquête PISA : il est de 44 points (contre 38 points en moyenne dans l’OCDE). C’est plus que l’équivalent d’une année de scolarité d’avance.

Pour le chercheur québécois Egide Royer, spécialiste de la question et auteur de Pour la réussite des garçons à l’école (Ecole et comportement, 2010), l’apprentissage de la lecture est pourtant le « facteur le plus important d’échec scolaire ». « Or, souligne-t-il, c’est en lecture que la différence est la plus marquée entre les deux sexes. Les garçons consacrent moins de temps à lire que les filles ; ils disent préférer regarder la télévision et considèrent souvent la lecture comme une activité féminine. »

Toutefois, rien n’est inéluctable. En entrant dans l’âge adulte, les garçons peuvent compenser leur retard « dans le cadre professionnel et par leur expérience personnelle », souligne l’OCDE. Ses enquêtes sur le niveau de compétences des adultes en compréhension de l’écrit ne montrent aucune différence significative entre les hommes et les femmes.

Des incidences sur les choix d'orientation et les inégalités professionnelles

Par ailleurs, durant leur scolarité, les garçons conservent un léger avantage en mathématiques. En France, leur score au test PISA est de 9 points supérieur à celui des filles (11 points en moyenne OCDE). L’organisation internationale n’y voit rien d’inné. Elle met plutôt en avant la plus grande anxiété des filles devant un problème de maths (en France 60% des filles déclarent être anxieuses devant un devoir de maths quand ce n'est que 40% des garçons).

Cette différence entre les sexes de capacité à penser scientifiquement pourrait être liée au niveau de confiance en soi des élèves. En effet, lorsque les élèves ont davantage confiance en eux, ils s’autorisent à échouer, à procéder par tâtonnement, à coup d’essais et d’erreurs, autant de processus essentiels à l’acquisition des connaissances en mathématiques et en sciences".

D’ailleurs, dans certains pays comme la Chine ou Singapour, « les filles font jeu égal avec les garçons en mathématiques, et obtiennent de meilleurs scores dans cette matière que tous les garçons de la plupart des autres pays et économies du monde ».

Cause ou conséquence ? Le fait est que la parité n’est jamais atteinte dans les filières du lycée comme dans celles du supérieur. En France, dès la seconde, 42 % des filles font le choix d’un enseignement d’exploration aux profils lettres, langues et arts, contre 22 % des garçons. Ces derniers sont en revanche plus nombreux (72 %) à choisir des options scientifiques ou technologiques (contre 52 % des filles).

En 1re, 28 % des filles font le choix de la série scientifique, contre 38 % des garçons. 14 % se dirigent vers la série littéraire (contre seulement 4 % des garçons). Enfin, à l’université, plus de 70 % des étudiants en lettres et en langues sont des femmes ; elles sont en revanche moins de 30 % en sciences fondamentales et en sciences et techniques des activités physiques et sportives.

Ces différences selon les sexes en matière de parcours et de réussite des jeunes, de choix d’orientation et de poursuite d’études entre filles et garçons, auront des incidences ultérieures sur l'insertion dans l'emploi ainsi que sur les inégalités professionnelles et salariales entre les femmes et les hommes.

Que peut faire l'Ecole ?

Face à cette situation, l'Ecole peut agir, estime l'OCDE. " Les enseignants peuvent adopter des stratégies pédagogiques faisant appel à une participation plus active des élèves, puisque ces derniers, et notamment les filles, tendent à obtenir de meilleurs résultats en mathématiques lorsque leurs enseignants les invitent à résoudre des problèmes de mathématiques en autonomie".

L'école ne peut pas tout, il faut que les parents " poussent" autant les filles que les garçons vers des carrières scientifiques.

Les écarts de performance scolaire ne sont pas déterminés par des différences innées. Quand les parents comme les enseignants pensent que filles et garçons peuvent réussir, les filles peuvent être excellentes en science et les garçons excellents dans des filières et métiers "littéraires"

Il faut pour cela avoir conscience des biais de perception et "travailler" à les corriger.

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